Saisine Halde : Rapport sur l’image de la femme dans les médias, 6 novembre 2008 + réponse, 22 janvier 2009
6 novembre 2008 //
Le Rapport concerné
.
http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/RAPPORT_IMAGE_DES_FEMMES_VF.pdf
Notre courrier
.
Le 6 novembre 2008
.
Haute Autorité de Lutte contre
les Discriminations et pour l’Egalité
.
Objet : Rapport sur l’image des femmes dans les médias, Secrétariat d’état à la Solidarité
.
Madame , Monsieur,
Le bureau de notre association a suivi avec attention la démarche de Valérie Létard, Secrétaire d’état à la solidarité, consistant à mettre en place en mars 2008 une commission présidée par Michèle Reiser, ayant pour mission de travailler sur le problème de « l’image des femmes dans les médias », et a pris connaissance de la publication réalisée par cette commission, intitulée « Rapport sur l’image des femmes dans les médias », mis en ligne le 25 septembre 2008 (http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/RAPPORT_IMAGE_DES_FEMMES_VF.pdf).
Toute la démarche du Secrétariat d’état, comprenant la mise ne place de cette commission, la publication de ce rapport, ainsi que ce rapport lui-même, nous paraissent relever d’une discrimination fondée sur le sexe, à l’encontre des hommes, pour les raisons suivantes :
1) La démarche ne concerne que les femmes ; aucune démarche équivalente concernant les hommes n’a été mise en place ni n’est annoncée.
2) Conséquence de cette option, la commission fonde son travail sur l’a priori selon lequel seules les femmes ont besoin qu’on défende leur image. Elle ignore donc les nombreuses représentations négatives, voire sexistes des hommes dans les médias, suggérant implicitement qu’elles n’existent pas.
Or, selon notre analyse :
– les hommes sont eux aussi l’objet de représentations médiatiques négatives, voire sexistes (en témoigne notamment le bilan 2007 de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité : « Publicité et Image de la Personne Humaine » qui relève (p4) : « deux fois plus de cas de violence de domination à l’égard des hommes par les femmes que l’inverse ») ;
– les images des femmes et des hommes sont indissociablement liées par leurs relations constantes, et traiter des unes sans traiter des autres relève d’un choix discriminatoire.
En conséquence nous vous demandons d’intervenir auprès du Secrétariat d’état
– pour attirer son attention sur le caractère discriminatoire lié à sa démarche ;
– pour lui suggérer la mise en place d’une nouvelle commission, ayant pour mission soit de réaliser un travail du même type mais concernant l’image des hommes, soit – mieux encore – de réaliser un travail du même type concernant les images des deux sexes, et leur interaction.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.
.
Réponse de la Halde
.
Le 22 janvier 2009
Monsieur,
J’ai bien reçu votre courrier du 2 décembre 2008 par lequel vous avez sollicité l’intervention de la haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité dans le cadre d’une réclamation relative à la mise en place d’une Commission ayant pour mission de travailler sur le problème de « l’image des femmes dans les médias ».
Une discrimination résulte d’une différence de traitement entre des personnes placées dans des situations comparables. Elle est interdite lorsqu’elle est fondée sur un critère prohibé par la loi ou les engagements internationaux (origine, sexe, orientation sexuelle, âge, état de santé ou handicap…), et s’exprime dans un champ lui-même défini par la loi, notamment en matière de refus d’embauche, de location, de vente d’un bien ou d’accès à un service.
En l’absence d’éléments susceptibles de caractériser l’existence d’une discrimination liée à un critère prohibé, je dois vous informer que la haute autorité ne peut donner suite à votre réclamation.
Néanmoins, afin de faire valoir vos droits, vous pouvez vous rapprocher du Conseil supérieur de l’Audiovisuel, Tour Mirabeau, 39-43 quai André Citroën 75739 Paris cedex 15.
Je vous prie de recevoir, Monsieur, mes salutations les meilleures.
Pour le Président et par délégation, La Directrice générale adjointe, Sophie Latraverse
.
Notre commentaire
.
La Halde travaille-t-elle par copier-coller ? La rédaction de sa réponse de ce jour est la même que celle qu’elle nous a faite le 3 janvier 2009, suite à notre saisine concernant la campagne du Ministère du Travail contre les violences, réservée à la défense des victimes femmes.
Cette fois comme la précédente, le déni de justice s’accompagne d’une mauvaise foi absolue : il y a bien discrimination fondée sur le sexe, puisque, comme l’indique son intitulé, le rapport étudie les problèmes d’image d’un sexe, et non de l’autre (lequel ne bénéficie pas d’un rapport équivalent, n’a pas accès au même service).
Quant au renvoi vers le CSA, il est dépourvu de sens, puisque c’est le Secrétariat d’état à la Solidarité, et lui seul, qui est à l’origine du rapport.