Saisine Défenseur : Enquête sur le harcèlement sexuel au travail, 10 déc 14
14 décembre 2014 //.
A l’occasion du 8 mars 2014, le Défenseur des droits a publié une enquête sur le harcèlement sexuel au travail :
Notre courrier
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Le 10 décembre 2014
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Le Défenseur des droits
objet : votre Enquête sur le harcèlement sexuel au travail, mars 2014.
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Madame, Monsieur,
Notre association a étudié avec attention votre enquête intitulée Enquête sur le harcèlement sexuel au travail, publiée en mars 2014.
Nous avons bien noté l’un des principaux résultats énoncés, selon lequel une femme active sur 5, ou 20% des femmes actives, en seraient les victimes.
Nous avons d’emblée été étonnés par le fait qu’il n’est pas fait mention de victimes masculines. En effet, à notre connaissance, les enquêtes sur le sujet font toujours apparaître des victimes des deux sexes. C’est par exemple le cas, pour 2013, de l’enquête suisse de Francisca Krings, intitulée Harcèlement sexuel sur le lieu de travail. : qui harcèle qui ?, comment et pourquoi ?, réalisée dans le cadre du Programme national de recherche PNR 60
(http://www.pnr60.ch/fr/projets/cluster-1-travail-organisations/projet-krings)
En procédant à l’étude des résultats (Télécharger les résultats) de votre enquête, nous avons constaté qu’elle s’appuie sur deux échantillons de personnes interrogées. Le premier échantillon est mixte, mais le deuxième est constitué exclusivement de femmes, au nombre de 306. Or seul ce deuxième échantillon est interrogé dans la partie B, où l’on demande aux personnes si elles ont été ou non victimes (en particulier B1, p. 15). Ce qui explique le résultat que nous mettons en cause : aucun homme n’étant interrogé, aucun ne peut se déclarer victime.
Nous nous permettons donc de vous demander :
– si ce choix méthodologique a une explication que nous n’aurions pas vue;
– si ce n’est pas le cas, quelles mesures vous envisagez de prendre pour rectifier les résultats obtenus dans la partie B, ou du moins en relativiser la signification;
– en tout état de cause, de bien vouloir tenir compte de nos observations à l’occasion de la prochaine enquête sur le sujet.
Tout à fait disponibles pour vous rencontrer si vous le souhaitez, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos meilleures salutations.
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Nous n’avons reçu aucune réponse à ce courrier. L’enquête concernée est toujours en ligne sur le site du Défenseur.